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Histoire d'en poudre

La photo du jour - 56.

10 Mai 2015 , Rédigé par Merode Vercelli Publié dans #Poésie

La photo du jour - 56.

La photo du soir. 28 11 12.

On dirait que le vent se lève.
On dirait que le froid arrive.
On dirait que l'hiver met un pied dans l'automne.
On dirait que les nuages potelés portent de la neige rose dans le ciel gris du soir.
On dirait que le père soleil a mis sa paire de lunettes noires.
On dirait que le Père Noël est en train de brosser ses rennes.
On dirait qu'ici et là, les bougies s'allument.
On dirait que les voitures qui passent dans la fenêtre font un bruit feutré.
On dirait que la nuit tombe tôt.
On dirait qu'une alarme vient de se déclencher et qu'elle emmerde tout le quartier.
On dirait qu'un chien, au loin, en profite pour aboyer.
On ne dirait pas qu'un volet claque parce qu'il n'y a pas de volet dans ce quartier.
On dirait que l'actualité claque sur les écrans et qu'elle va finir par claquer définitivement.
On dirait que les peuples ont toujours choisi des porcs pour les gouverner de Gengis Khan à Bachar El Assad qui ne sont que de pâles exemples.
On dirait que c'est banal.
On dirait que l'UMP va éclater.
On dirait que ce n'est qu'un parti, artificiellement construit et que ce n'est pas si grave.
On dirait que la République en a vu d'autres et même avec des plus gros ergots de coq.
On dirait que le monde va mal, d'occident en orient, et qu'on ne peut rien y faire, il en a toujours été ainsi. Les journaux ont été créés pour dire que le monde va mal et c'est tout.
On dirait que les hommes aiment se faire la guerre.
On dirait que la fin du monde approche et que nous n'en avons jamais été plus proches même s'il est peu probable qu'elle se réalise le 21 ou 22 décembre de cette année comme le proclame un vieux calendrier des PTT Maya illustré de chatons dans un panier pour attendrir quelques vieilles biques gâteuses.
On dirait qu'ils n'étaient pas passés à la Banque Postale, les Mayas.
On dirait qu'entre deux scooters, il y a des flaques de silence. Comme un flottement du temps.
On dirait, en dépit du bruit qu'ils font, que les scooters sont conduits par des anges.
Où des pizzaïoli, ça dépend.
On dirait que le rideau bat doucement comme un cœur qui n'aime plus personne.
On dirait que je ne t'aime plus et que je vide la piscine ou je me noie dans tes pale blue eyes.
On dirait que sometimes I feel so happy, sommetimes I feel so sad.
On dirait que de toute façon, c'était irréalisable.
On dirait qu'une pendule égraine doucement les secondes.
On dirait qu'on attend la dernière.
On dirait que la dernière sera tranché par une aiguille qui ignore qu'elle est un bourreau.
On dirait maintenant qu'il y a un hélicoptère dans le ciel.
On dirait qu'il tourne sur le toit de la maison.
On dirait qu'il voudrait me délivrer de ma prison même si, benêt, je n'ai pas songé à m'évader.
On dirait plein de conneries un soir calme de novembre en buvant un verre de vin de Bordeaux.
Un soir à se morfondre, un soir à se mort fendre,
Un soir à écouter Barbara au sommet d'une note suraigüe de saxo
Pendant qu'on fait mijoter des lentilles light dans la cuisine.
On dirait qu'on a remplacé la Morteau par des blancs de poulet.
On dirait qu'il pleut.
On dirait tout ça pour rien, ou pour pas grand chose,
Juste pour que cette soirée soit un peu moins nulle qu'elle en a l'air.
On dirait qu'une fois de plus, on fait la photo du soir.

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